Cela faisait deux années à présent que les Jetd'Ails s'étaient installés à Calaan.
 Ils avaient quitté leur navette, posé quelques tentes tout d'abord, puis avaient réussi avec succès la conquête de leur premier bar, devenu leur QG.
 Ils étaient deux de leur époque, et une vingtaine d'anciens : Corriwen, Nashito et une leurs camarades venus du passé. Les premiers temps n'avaient pas été drôles : ils étaient inquiets que leurs ennemis ne leur tombent dessus, sur les nerfs à l'idée de se réinstaller en ce monde qui avait vu mourir leurs compagnons. Mais la vie devait continuer, les Jetd'Ails n'avaient pas le droit de laisser tomber leur monde en proie à une tension historique, ni d'accepter la dissolution pure et simple de leur ordre.

 Assise dans la bibliothèque - qui ne méritait plus et ne mériterait pas avant longtemps le titre d'IBRISF - Corriwen lisait, ou plutôt s'endormait devant un épais volume en cuir.
 Les sept dernières années n'avaient pas rendu la jeune femme plus aimable, mais ce qui était sur, c'était que même ses plus proches compagnons ne la voyaient pas beaucoup. Reformer la légendaire réserve d'information du Temple et dormir, voilà à peu près tout ce qui semblait intéresser la demoiselle, qui passait d'une ermite à une voyageuse infatiguable d'une journée sur l'autre. A vrai dire, ses amis tombés au combat ne l'auraient surement pas reconnue : ses cheveux, qui n'avaient pas croisé une seule paire de ciseaux depuis des lustres, tombaient en lourdes mèches immaculées jusqu'à ses genoux, et n'étaient pas plus coiffés que son long kimono violet n'était convenablement ajusté. On aurait dit qu'elle venait juste de tomber du lit. Plus grand chose à voir avec le garçon manqué en tenue de combat qui la représentait autrefois.
 Corriwen bailla. L'ouvrage qu'elle déchiffrait était important, tout simplement parce qu'il évoquait les bases de l'art farcique. Etant donné que décision avait récemment été prise de commencer, discrètement et petit à petit, à recruter de nouveau pour l'ordre Jetd'Ail, c'était le genre d'informations fondamentales, et comme elle n'avait jamais été douée pour les bases, elle s'était décidée à réviser. Mais nom d'un chien ce qu'elle s'en foutait complètement.
 Quand elle appliqua la technique du lecteur feignant et sauta directement à la fin, elle poussa un grognement en voyant que les méthodes d'apprentissage du mur farcique et du renforcement se trouvaient...dans le volume suivant.
 Si elle le voulait, elle devrait aller le chercher.
 Corriwen souffla sur une mèche blanche encombrante. Ce serait la première fois qu'elle retournerait à Kyushu pour y retrouver des livres; après tout, avec ses boucles de dissimulation et sa vitesse, elle aurait largement le temps de fouiner dans les ruines sans risquer de se faire repérer - bien que le nombre d'espions et de patrouilles autour des ruines du Temple ait diminué si elle se fiait aux informations qu'ils récupéraient, on était jamais trop prudents - mais elle n'aimait pas l'idée s'y rendre. Aucun Jetd'Ail n'aimerait retourner sur les lieux de leur défaite, sachant que dans les ruines rongées par le temps et la végétation, les cadavres de leurs compagnons s'étaient lentement décomposés sans tombe décente à leur offrir. Ça mettait moyennement de bonne humeur.
  Et pourtant, elle irait. Parce qu'il fallait bien retrouver des livres de l'IBRISF, parce qu'il y avait peut-être quelque chose de récupérable dans le Temple, qui n'ait pas encore été pillé et qui vaille la peine qu'on le reprenne.
 
  Corriwen laissa un message à Nashito. Elle soupçonnait qu'il apprécierait moyennement qu'elle parte se balader toute seule - puisque Joke garderait les livres - sur le continent qui leur était le plus hostile. Elle hésita aussi à en laisser un à Nael, un des rares autres Jetd'Ails auxquels elle adressait la parole...pour ne pas dire le seul, et elle ne pouvait pas tout mettre sur le fait qu'il tenait le bar. Puis elle secoua la tête : elle ne partait pas au casse-pipe non plus !
 Embarquant un minimum d'affaires, parce qu'elle ne comptait pas non plus s'attarder, Corriwen quitta le bar local. Le village du lac blanc était minuscule, mais son aspect petite ville perdue auprès d'un coin d'eau lui rappelait tellement son village natal que sa gorge s'en était serrée d'émotion le jour où ils s'étaient installés. En silence, elle traversa le marché encore peu éveillé - le jour se levait tout juste - traversa le pont, passa devant divers entrepôts, et se retrouva loin des murs avant même de l'avoir réalisé.
 Son voyage ne fut pas particulièrement long, les marchands et autres voyageurs qu'elle pût croiser refusant rarement un siège de leurs carrioles à une jeune femme seule. Quand on lui posait des questions, elle restait évasive, affirmant que le climat glacial entre les différents continents lui imposaient une retraite de sécurité auprès de ses grands-parents isolés de la civilisation.
 Oubliant que de sa propre famille, elle n'avait aucune nouvelle.
 Et, avant même de l'avoir réalisé, Corriwen avait les pieds sur Kyushu - et en cet instant, elle aurait voulu avoir tous ces fils de chiens de politiciens, toutes ces enflures de généraux d'armées et tous ces misérables petits vers de terre de Stiffs, tous en rang pour les éclater les uns à la suite des autres.

 Ce qui restait du Temple n'était pas glorieux à regarder, et Corriwen n'avait pas spécialement envie de regarder. Elle marcha d'un pas vif jusqu'aux décombres de l'IBRISF, évitant ça et là des pièges encore actifs - elle avait fait un travail impeccable, songea-t-elle avec un sourire - marqua une pause incrédule devant l'imposant squelette du dragon qui s'étendait sur des mètres - pauvre bête - et, tandis que ses boucles d'oreilles lui offraient une discrétion maximale, elle en profita pour extraire autant de livres qu'elle pouvait en supporter. Un sourire triomphal lui échappa quand sa mémoire de l'emplacement des rayonnages lui permis de trouver ce fameux volume manquant.
Elle aurait voulu tout explorer et tout ramasser, mais des traces de pas récentes lui montrèrent que la compagnie ici se faisait régulière, une situation qu'elle tenait à éviter. Il était temps de faire demi-tour, aussi vite que poss....
Corriwen n'avait jamais brillé en détection farcique, mais, alors qu'elle étendait enfin ses sens au loin à la recherche d'ennemis, une sensation familière la fit se figer sur place.
 
 Une Farce qu'elle connaissait.

 Elle imbibait littéralement l'herbe, même des années après, tant la force de son détenteur avait été grande. Corriwen la reconnut immédiatement. Difficile pour elle de se tromper : Jellal avait été son maitre, après tout.
 La jeune femme se mordit les lèvres. Ça ne signifiait rien. Jellal était très certainement mort. C'était augmenter les risques de s'attarder, elle n'allait pas mettre tous les survivants en danger pour des résidus farciques.
  Mais si elle partait sans vérifier, elle s'en voudrait.
  Alors Corriwen cala ses livres dans sa sacoche et se mit à courir, vers le minuscule et improbable espoir qu'une seule entité à sa connaissance pourrait ou non confirmer. Une créature qu'elle connaissait bien, et que Jellal connaissait, avait connu, encore mieux.
  L'esprit de la cascade.

Sept ans. Sept très longues années s'était écoulées depuis la défaite des Jet D'ails. La nature elle-même en a gardé bien des cicatrices. Des cadavres étaient encore visibles à la lisière de la forêt donnant vers le Temple. Et pourtant, rien ne semblait empêcher la nature de prospérer à nouveau. De nouveaux cours d'eaux s'étaient formées, ainsi que de nouvelles végétations, bien plus imposantes qu'auparavant. La vie avait continuée de se développer, se nourrissant de la chair des morts en guise de dernier témoignage de respect.
Pourtant, quelque chose semblait être bizarre dans cette forêt, car si tout semblait être pour le plus normal, quelqu'un d'entrainé se rendrait vite compte que le fait de n'avoir aucun bruit dans ce genre d'endroit était rarement bon signe. Même la végétation restait muette devant la présence de la jeune femme qui venait de pénétrer en ces lieux.

Voix féminine : Encore une jeune âme perdue qui pense venir trouver une réponse...

Ces paroles résonnèrent en de multiples écho se répercutant dans toutes la forêt, puis des hordes d'oiseaux se mirent à volter dans tous les sens pour finalement disparaître dans les cimes des arbres. Et le silence revint, comme si rien de tout cela ne s'était passé.
Plusieurs minutes était la durée que mit la jeune femme pour arriver au centre de la forêt, là , elle put redécouvrir un lieu qu'elle avait bien connu pour y avoir passé plusieurs semaines d'entrainements intensifs. La Cascade était encore plus grande que dans ces souvenirs. Le petit torrent d'eau était désormais presque aussi grand qu'un fleuve et la végétation alentour semblait former comme une sorte de clairière verdoyante fermée par de gigantesques arbres se dressant comme un mur infranchissable. L'eau, aussi transparente que le cristal, permettait d'apercevoir sans mal le fond de la Cascade qui grouillait de vie au travers des nombreux poissons qui y nageaient.

Voix masculine : Sept ans et c'est comme si tu n'avais pas bien changé , Corriwen.

Le torrent de la Cascade se mit comme à ralentir et finit par se séparer en deux, laissant ainsi sortir d'une sorte de grotte un homme au corps meurtri. Son visage était creusé fortement au niveau des joues, son bras gauche lui manquait et son torse nu arborait de très nombreuses cicatrices, témoignages des nombreuses blessures reçus ces derniers temps. Sa façon de marcher montrer également qu'il ne possédait plus autant de force qu'auparavant et pourtant, malgré tout cela, une certaine énergie semblait se dégager de lui. Devant Corriwen, se dressait son ancien maître, Jellal.

Jellal : Et dire que je pensais que les Démons me trouveraient avant vous. Je dois dire que je suis plutôt content que ça se soit passé comme ça.

Proposant ainsi à Corriwen de s'assoir sur l'un des nombreux rochers de la clairière , Jellal s'installa et reprit calmement, comme si ces sept dernières années ne s'était pas passées.

Jellal : Quelles nouvelles m'apportes-tu , demoiselle ?

Corriwen n'y croyait pas, ne voulait pas y croire, et voir Jellal, fatigué, meurtri comme si la bataille avait eu lieu hier, et pourtant bien vivant, la laissa stupéfaite. La voix de son ancien maitre eut beau la convaincre qu'elle ne rêvait pas, ce fut dans un état presque second qu'elle alla s'asseoir à ses côtés.
 La question qu'il posa la sortit cependant de son hébétitude et elle parvint à arrêter de le regarder comme si elle voyait un fantôme. A vrai dire, il n'aurait pas semblé si affaibli, qu'elle se serait mise à lui hurler dessus pour être resté planté dans sa cascade pendant si longtemps sans essayer de les contacter. Mais peut-être aussi que cette spontanéité l'avait finalement quittée.

  - Maitre Jellal...

Corriwen resta silencieuse une bonne minute avant de formuler une réponse.
 
  - La navette a décollé.

" J'ai fait décoller la navette en sachant pertinemment qu'aucun d'entre vous n'aurait jamais eu l'occasion de l'atteindre", reformula-t-elle intérieurement. Les années l'avaient convaincue qu'elle avait fait le bon choix. Et elle n'était pas du genre à mourir "pour l'honneur". Mais ça ne rendait pas ce souvenir agréable.

  - Nous sommes restés cinq ans dans l'espace. Moi, Nashito, Nael et quelques autres.
 
Elle haussa les épaules. De cette période, il n'y avait pas grand chose à rapporter. Beaucoup de travail pour noyer le chagrin et l'inquiétude. Elle aurait pu lui expliquer comment la volonté inébranlable des survivants avait relancé la machine de leur existence, où le soir où pour la première fois, dans un bar aménagé, avec Nael qui essayait des cocktails sans queue ni tête, ils s'étaient tous mis à rire, un fou rire qui avait semblé ne jamais vouloir cessé. Elle aurait pu lui dire combien il avait été compliqué pour les Anciens Jetd'Ails de comprendre ce nouveau monde, et qu'alors ils organisaient des cours magistraux avec Nashito pour leur expliquer. Ou même quand elle avait tenté d'inculquer à Nael une parole moins vieillote que celle qu'il se trimballait et que ça avait fini en véritable combat où elle lui envoyait des livres à la figure et il les rangeait soigneusement par lévitation. Raconter de tels souvenirs, rien de mieux pour jouer les petites mamies nostalgiques, songea-t-elle intérieurement en secouant la tête.

- Cela fait deux ans que nous sommes installés en Calaan. Ça marche plutôt bien, on va commencer à essayer de recruter. On est repartis pour un nouveau Temple, en somme.

Elle regarda Jellal. Lui dire que le voir ainsi était un soulagement immense aurait été un euphémisme. Ils avaient beau avoir géré leur affaire sans aucun problème ces dernières années, il y avait quelque chose d'extrêmement rassurant, voire même reposant, de revoir un ancien du Temple.

Le "Nouveau Temple" était relativement peu occupé, presque désert. Le calme plat n'était troublé que par un léger bruit périodique. Un pas lent et feutré. L'emploi du temps n'était pas des plus chargé pour les Jetd'ails. Ceux qui restaient avaient tout le loisir de s'organiser entre entrainement personnel, mise en place du nouveau Temple et flânerie. Nashito prenait son temps. Il avait cependant gardé une vieille habitude du temps du premier Temple : sa tenue était impeccable. Il portait toujours son Katana et son Sobre ; c'était devenu machinal. Le seul changement notable se laissait entrevoir sur ses cheveux laissés plus longs.

Lorsque le Sapir découvrit la note de Corriwen il ne put réprimer un frisson. Elle y était retournée... Tant de choses se précipitèrent en même temps dans son esprit qu'il ne sut pas quoi penser. Nashito n'avait toujours pas adopté de religion officielle mais s'il devait prier quelqu'un pour le retour de Corriwen c'était bien Meurs-Fi. Il n'avait pas peur, elle était la plus qualifiée pour sa tâche mais en s'imaginant à sa place il fut replongé dans les souvenirs de la mort de ses amis puis peu à peu dans des souvenirs plus anciens et plus heureux.

Perdre Corriwen serait fatal aux Jetd'ails. C'était un fait, Nashito se demanda depuis combien de temps elle était partie... Il avait déjà hâte de la revoir. Le Sapir prit la direction de la sortie. Il avait besoin d'un peu d'air.

A l'aide du déplacement farcique il ne laissa aucune trace dans la neige et s'avança suffisamment pour contempler l'auberge qui abritait désormais les Jetd'ails dans son ensemble. Il y avait encore un peu de travail mais c'était un bon endroit. Canaan était en effet assez peu peuplé depuis la tragédie que ce continent avait subi. Un autre échec des Jetd'ails. Il n'y en avait pas eu tant que ça pourtant.

Nashito avait aiguisé ses sens pendant sept ans en jouant souvent à en annuler un pour laisser les autres s'exprimer. Il se laissa tomber dans la neige et commença cet exercice avant de dériver lentement vers la méditation. Plongé dans son monde intérieur il fit à nouveau face avec douleur au vide laissé par Belephas...

Sania était partie de son village natale depuis quelques temps déjà, après avoir connues de nombreuses mésaventures avec sa famille la jeune femme commencait à fatiguer,elle avait perdue la notion du temps, elle ne savait même plus quel jour il était.
La jeune humaine se contentait d'avancer dans la nature, sans faire attention à ce qui l'entourait, après tout cela faisait plusieurs jours qu'elle n'avait pas fait de vraie pause dansson voyage, elle était peut être malchanceuse ou tout simplement dépourvue de sens de l'orientation, en tout cas elle n'avait pas vu de village ou d'endroit ou se reposer depuis plusieurs jours.

Pour survivre Sania dut combattre des animaux sauvages, fuir quelques bandits de grands chemins qui ne cherchaient qu'à souiller son corps avant de la tuer. Le visage dela femme était sombre, ses vêtements étaient sales et un peu âbimés. Son couteau qu'elle avait hérité de sa mère qui était impeccable au début de son voyage était maintenant abimé sans pour autant être fragilisé ou cassé.
Par soucis d'efficacité Sania dut enlever ses chaussures les laissant sur le bord d'une route, elle marchait et sautait pieds nues, ce n'était certes pas agréable mais
c'était tout aussi pratique que d'être dans des chaussures usagés qui font mal aux pieds.

    "J'espère bientot trouver un endroit ou me reposer quelques instants, il est sans doute trop tôt pour que je puisse trouver l'endroit que je cherche..."

La jeune femme ne cessait de penser ainsi depuis quelques heures, elle se servait de cette motivation à trouver un endroit ou devenir forte, pour avancer sans relâche,la journée avait beau avoir été longue pour Sania elle restait motivée et s'arrétais pas.
Rectification, Sania s'était bel et bien arrêtée quelques secondes. La raison ? Elle venait d'apercevoir après de nombreuses minutes de marche montagneuses, un endroit quiressemblait à un bar très peu animé ou peut être notre jeune femme était arrivée dans une période creuse du bar.
D'abords méfiante Sania prit la décision de s'approcher de ce lieu pour voir si quelqu'un habitait dans ce grand endroit, il devait bien y avoir quelqu'un même s'il
ne s'agit que d'un pauvre barman.Même si ce bar se trouvait être vide l'endroit resterait parfait pour que la jeune femme puisse se reposer.
Elle s'arrêtait net devant un spectacle qui n'était pas commun pour elle ou pour tout être humain.Sania pouvait voir au milieu de la neige quelque chose qui faisait un peu tâche : Un homme qui semblait être d'âge mur, qui était épargné par la neige, c'est comme si on avait un jeté un énorme rocher dans l'eau et que l'eau s'était écartée sur
le coup.

D'abords méfiante la jeune femme prit son courage à deux mains pour s'approcher de cet inconnu, par mesure de sécurité elle avait son couteau caché dans son dos et elle
était prête à s'en servir.

   "Excusez-moi ?"

Au loin, à quelques lieu de l'ancien temple jetd'ail, tombé lors de la grande guerre, on pouvait entre les bruits de sabots de chevaux qui traînait une vieille charrue remplie de foin, au bord de celle-ci, était posé Sidjo, le regard fixé vers l'horizon.

Les kilomètres de verdures qui défilaient sous ses yeux étaient juste magnifique, cela devait être le cas même pour une personne habitué à ce spectacle, pensif, le jeune homme repensais à ces trois dernières années...

Depuis qu'il avait tué son père de ses propres mains, aucun répit ne lui fut accordé, en effet, abandonnant le clan d'assassin auquel il appartenait, sans les prévenir bien entendu, au profit d'une recherche sans relâche pour retrouver la trace des jetd'ails, ces guerriers légendaires, qui, selon les légendes apportaient la paix la ou ils passaient, et étaient assez puissant pour tenir tête aux plus grand guerrier que cette planète ait connue...

Le but de cette démarche n'étais pas très clair, même pour Sidjo, mais si il y a une chose de sûr, c'est qu'il ne voulait plus se battre sous les ordres de personne mal intentionné, et même si les jetd'ails étaient eux-même malfaisant comme l'annonçait le peuple, si tant sois peu qu'ils soient encore en vie, alors le jeune homme n'aurait qu'à partir chercher une autre voie.

S:Trois ans...

Durant ces trois longues années, aucune information solide n'étais exploitable pour trouver la trace des jetd'ails, surtout qu'il devait être le plus discret possible, la confrérie noire n'avait surement pas apprécier la désertion d'un de ses membres.

?:Woho!

Le paysan qui conduisait la charrue fit s'arrêter les chevaux, ainsi que les rêveries du jeune voyageur.

?:Voila, nous sommes arrivés la ou tu voulais, mais je serais toi je resterais pas trop longtemps ici, on dis que cet endroit est maudit par l'esprit des démons, salopard de jetd'ail, vous nous aurez apportés que le malheur.

Sur ces mots le paysan cracha au sol, en signe d'irrespect.

S:Merci du conseil, bonne route.

Sidjo jeta une pièce au paysan, pour le remercier de l'avoir transporté, puis attendit que le vieil homme s'en aille pour se faufiler furtivement dans la broussaille, le jeune homme avait entendu parler du temple quelques mois auparavant et avait jugé que c'étais l'endroit le plus logique pour reprendre une bonne piste.

Le temple qui avait autrefois abrité les puissants jetd'ails n'était plus que l'ombre de lui même, détruit en très grande partie, il ressemblait plus à un gruyère à présent, Sidjo lui même commençait à douter quant à la possibilité qu'un groupe aussi puissant ait existé, alors qu'il allait sortir des buissons pour fouiller, quelque chose de collant attira son attention, et le fit se baisser, il s'agissait d'un vieux beignet, apparemment à la framboise, l'aliment était carbonisé en grande partie, et la niveau de pourriture était plutôt immonde.

Cependant ce beignet moisi permit peut-être au jeune homme d'avoir la vie sauve, en effet, tellement absorbé par le spectacle que lui offrait la vieille bâtisse, il n'avait pas fais attention aux présences environnante, et lorsque Sidjo se redressa il remarqua un bruit étrange qui ressortait du temple, comme des pas.

Le plus étrange, c'est que ces pas continuaient en direction du petit ruisseau, mais n'avait pas de propriétaire, et, la curiosité de Sidjo étant piqué, il ne pu résister à la tentation que de suivre le plus discrètement que possible ce bruit.

Avançant silencieusement, la traversé du jeune homme fut rendu plus difficile par la végétation qui devenait de plus en plus dru, mais, grâce à la terre humidifié par le ruisseau se trouvant à côté, la "traque" était plus simple, le petit jeu de piste dura une bonne dizaine de kilomètre jusqu'à arriver à une gigantesque cascade, qui, sous les yeux ébahis de Sidjo qui était resté caché, s'ouvrit en deux pour laisser apparaître un homme aux allures très fatigués, une voix de femme se fit alors  entendre, et les bruits de pas qu'il avait traqué depuis quelques minutes déjà laissèrent place à une femme aux cheveux long.

Restant le plus discret possible, le jeune homme essaya de tendre l'oreille, pour capter le moindre morceau de ce qui allait se dire, la femme rejoignit l'étrange individu et ils engagèrent alors une conversation.

Le bruit des pas dans la neige dans la jeune femme avait permis à Nashito de se préparer à son arrivée. Il avait mis fin à sa méditation, non sans noter à nouveau l'absence de Belephas qui avait laissé une grotte inoccupée dans son monde intérieur.

Le Sapir détailla la jeune femme : elle ne devait pas représenter une menace si elle se contentait de cacher quelque chose derrière son dos. Il s'arrêta néanmoins sur ses pieds. Elle était pieds nus par ce froid ! Ses doigts de pieds étaient tout rouge.

Nash : Bonjour. Que voulez-vous ?

Le Sapir ne paraissait peut-être pas très aimable mais visiblement elle ne faisait pas partie du village et en l'absence de Corriwen il préférait prendre des précautions. Le Jetd'ail dissimula même son Sobre Loser et mit plutôt en avant son Katana. Il plongea alors son regard dans celui de son interlocutrice et patienta sans expression.

Quelques secondes, c'est le temps qu'il s'est écoulé entre le moment ou Sania avait ouvert la bouche et le moment ou l'inconnu s'était montré devant elle.
Il ne semblait pas amicale, mais il n'était pas hostile non plus, c'était comme se retrouver devant une statue qui jugerait quiconque s'approcherait d'elle.

La jeune femme avait remarqué le fait que cet homme mettait en avant son arme sans doute pour la dissuader de mentir. Il semblait sérieux et assez fort, pas le genre d'adversaire gérable dans un combat classique.

"Excusez-moi mais cela fait quelques temps que je cherche un endroit ou me fortifier mais mon voyage était plus éprouvant que prévu malheureusement. Actuellement je ne cherche plus qu'un endroit ou me reposer."

La jeune femme montrait son couteau à l'inconnu en faisant des gestes très lent pour montrer qu'elle n'était pas une ennemie, puis elle laissait tomber son arme pour montrer qu'elle ne cherchait pas le combat.
Le froid commençant à se faire de plus en plus sentir, Sania commencait à trembler légérement.

S'approchant alors de Corriwen, le Grand Soge posa délicatement sa main restante sur la tête de son ancienne élève, comme un père le ferait avec son enfant. Puis il se dirigea lentement vers le petit lac de la cascade et y regarda son reflet avant d'annoncer d'une voix assez grave.

Jellal : Ainsi , autant de personnes ont put survivre. Je suis ravi de l'entendre. Ça dépasse mes espérances.

Se mettant alors accroupi , le Jet D'ail engouffra son visage dans l'eau quelques secondes afin de pouvoir le nettoyer un maximum, et également pour se désaltérer au passage.

Jellal : Et si vous avez trouvé refuge en Calaan, c'est que nous avons encore des alliés là-bas qui pourront nous aider.

La jeune femme qui se tenait devant Nashito grelottait de froid. C'était son style de Lomérienne qui avait renfermé le Sapir mais il ne pouvait s'empêcher de se revoir avant d'être pris en charge. Un voyageur éreinté et inconscient. Le Jetd'ail se baissa pour ramasser le couteau et le tendit à son interlocutrice.

Nash : Vous avez fait tomber ça.

Il y a une auberge par là. Vous pouvez vous y abriter. Avez-vous de quoi payer ?

Si ce n'était pas le cas il allait devoir l'accompagner et lui fournir une soupe et des vêtements secs... Quelle plaie. Nashito n'avait toujours pas changé d'expression.

Sania acceptait de reprendre le couteau que tendait l'inconnu, cependant sa garde n'était pas encore baissé : Bien que l'homme semblait amical il restait quand même assez suspect. Après tout il souhaitait traîner la jeune femme dans une auberge et il n'y avait que deux raisons selon elle. Soit l'inconnu cherchait réellement à rendre service et ça serait fantastique pour la jeune femme d'enfin trouver un endroit ou se reposer. Soit cet homme cherchait à profiter d'elle car tout le monde le sait, les hommes ne pensent qu'à ça !

La jeune femme poussait un soupir en rangeant son couteau, c'est vrai qu'elle n'avait pas besoin d'argent dans la nature, mais elle était de nouveau dans une civilisation et dans une civilisation tout se paye c'est triste à admettre.

Corriwen renifla avec mépris aux paroles de Jellal.

  - Des alliés...ce serait bien osé de leur part de se montrer maintenant.

 La jeune femme fronça ensuite le nez.

   - Je me doutais qu'en revenant à Kyushu j'y croiserais certainement des espions mais...

 Corriwen se volatilisa presque de son rocher tant son déplacement farcique fut rapide. En un instant, elle était arrivée derrière les buissons, y attrapa par le col l'individu qui s'y cachait et le projeta d'une main, l'envoyant s'écraser près de Jellal et de la cascade.

   - ...Je ne pensais pas qu'ils seraient aussi médiocres.

  Elle semblait prête à éliminer l'inconnu dans la seconde, mais, prudente, elle songea qu'il vaudrait mieux vérifier qu'il était seul. S'il voyageait en patrouille, alors le tuer pourrait s'avérer problématique.

En une fraction de seconde, Sidjo fut balancé de son emplacement jusqu'au pied de l'homme, il n'avait même pas eu le temps de dégainer, très clairement les personnes qui se trouvaient devant lui étaient d'une toute autre force, les combattre ne le mènerait qu'à sa perte, si il faisait encore partie du clan de l'ombre, son seul salut aurait été le suicide, cependant ce n'étais plus le cas, et à présent il voulais vivre libre.

Il fallait donc trouvé une autre voie de sortie, et alors que la chute violente résonnait encore dans son corps, le jeune homme ne put que sortir.

S: Quel force...  Je n'ai jamais croisé de guerrier avec ce genre de capacité...

Sur le coup, Sidjo pensa qu'il était préférable de rester allongé, cependant, si une des deux personnes comptait apporter le coup de grâce, même si il n'avait aucune chance il lui fallait se défendre, tout du moins essayer, le jeune assassin devait rester en vie pour venger son père, détruire ces ordures du clan de l'ombre...

Et son salut se trouvait alors peut-être dans cette question, qui sorti même pas deux secondes après sa première réplique.

S:Jetd'ail?

Il priait bien évidemment que cette réponse soit positive, si il s'agissait d'ennemi des jetd'ails, alors la fin de ce départ de discussion risquait de mal finir.

Fléchissant les jambes afin d'arriver à bonne hauteur pour discuter avec l'homme au sol , Jellal demanda le plus calmement possible , tout en écrasant "l'intrus" en utilisant sa farce, ce qui eut pour effet d'empêcher toute résistance possible.

Jellal : Il doit être dangereux pour quiconque de rechercher les Jet D'ails. Peut être en sommes nous ... Peut être pas.

Observant alors longuement dans les yeux l'homme qui se trouvait devant lui , le Grand Soge reprit.

Jellal : Dis moi juste ce qui t'a mené à Kyushu et pourquoi tu as suivi la demoiselle qui t'a envoyé au tapis. Mais réfléchis bien a ce que tu vas dire car au moindre faux pas, je m'arrangerai pour que ta mort soit la moins douce possible.

La, Sidjo était mal, à présent il ne pouvait même plus bouger, et ce, sans qu'on le touche, la suite s'annonçait mauvaise, donc, tout allait se jouer sur une réponse, de plus son interlocuteur n'étais pas clair quant à son identité... Fallait-il jouer carte sur table ou tenter un jeu de mensonge ou de dissimulation, mais est-ce qu'il pouvait seulement cacher quelque chose?

Ce qui était sur, c'est qu'aucun assassin du clan de l'ombre ne possédai ce genre de pouvoir, donc ce risque était écarté, mais il fallait répondre vite...

La réponse ne se fit cependant pas sans difficulté, la respiration du jeune homme devenant alors difficile, et cela dû à la compression par cet étrange pouvoir; et il lui fallait donc des pauses entre ses phrases.

S: A vrai dire... Ce n'étais pas elle ... Particulière, juste bruit de pas, personne invisible... Curiosité.


La pression se fit moins grande, assez pour respirer et parler normalement, mais toujours assez oppressante pour l'empêcher de bouger.

Pour ce qui était de sa raison pour sa venue en Kyushu, il répondit d'une voix hésitante.

S: Je suis venu ici  pour vérifier l'existence des jetd'ails, j'avais besoin de savoir si ils n'étaient qu'une légende ou si les histoires que le peuple raconte d'eux étaient fondés, je ne pouvais me faire une idée qu'en voyant ça de mes propres yeux...

Sidjo repensait au temple détruit pendant qu'il s'expliquait devant les deux personnes qui le tenait à leurs merci.

Pendant 7 ans, Echiro tendait l'oreille pour entendre parler des jetd'ails, 7 ans de vagabondage et de rencontre plus ou moins importante. La plus marquante fut bien sur celle de Zackary, le neveu de Neibal.
Ils montèrent à deux un réseau leur permettant de connaître tout les détails de la disparition des jetd'ails. Différentes sources et surtout à Loméria permettent finalement de savoir qu'une navette spatiale en avait surement sauvé.
N'ayant aucun moyen de les rencontré là haut, l'attente fut alors donnée au moment où ils allaient redescendre sur Terre.
Il fallut environ 2 ans pour que cette dernière information arrivent aux oreilles de Zackary, et un peu plus de temps pour que Echiro l'apprenne. Ce dernier entreprit alors un voyage retour vers Portectia, et rencontra Zackary directement dans son nouveau bureau, celui qu'occupait avant le maire de Portectia.

E : Alors ils sont revenu ? Où ?

Z : Les rapports disent qu'ils seraient à Calaan.

E : Fait froid là-bas...

Z : Je t'ai fait amarré un bateau au quai 4, il y a tout ce qu'il faut dessus en plus de l'équipage.

E : Genre.... Très froid en fait.

Z : Un guide à Calaan te conduira aussi proche que tu pourras.

E : J'ai entendu que si il fait trop froid on peu perdre son nez et ses oreilles.

Zackary se leva alors de son siège et lui montra la porte.

Z : Je viendrais te rejoindre quand j'aurais briefé mes hommes et si il y en a besoin. Rappelle leur que Portectia est toujours fidèle à ses alliés.

Echiro se dirigea alors vers la porte et l'ouvrit.

E : J'aime pas le froid tu sais ?

Il reçut alors une boule de farce assez faiblarde pour le pousser en dehors du bureau et la porte se claqua.
Echiro marcha alors en direction des boutiques et acheta ce qu'il pouvait de vêtements chauds avec le peu d'argent qu'il possédait, puis alla au bateau où son périple commença.

Flashback
"Kyushu, le temple jetd'ail, 7 ans auparavant. Une masse de millions de soldats attaquaient le temple dans le but d'éradiquer les jetd'ails du monde. Cependant, plusieurs jetd'ails leur faisaient face et l'un d'eux étaient doté d'une force particulierement impressionnante. Il s'agissait de Jellal, mais il ne fut pas le seul à avoir un impact sur cette bataille. A l'autre extrémité de cette bataille, Ryo Raiko, le plus grand génie de son peuple avait également affronté les troupes anti-jetd'ails. Avec une efficacité remarquable sachant qu'il utilisait la darkce. Des milliers d'ennemis volaient dans tous les sens jusqu'au moment où cette fameuse navette transportant les derniers jetd'ails disparut. Ryo s'en était allé vers une toute autre destination : Loméria. En direction d'un des hommes qui avait déclenché cette guerre : Dark Riviello "

Suite à cette action, toute existance de Ryo fut oublié, il avait disparut pendant 7 longues années. Mais il y en avait un qui n'oubliait pas. Un homme, que le destin avait mené à Calaan. Il continuait son périple qu'il avait justement commençait 7 ans auparavant.

Inconnu : Non non ! S'il vous plait ! Je n'en tuerais pas plus je vous le ... AAAARRRGGHHH.

Plusieurs fils de farce traversaient le corps de l'inconnu. Hokama venait de prendre une nouvelle vie pour augmentait une énième fois la puissance de sa malédiction. Le Raiko, avait bien changé en apparence. Sa tenue ne laissait pas voir ses bras qui étaient bien évidemment toujours inutilisable. Son visage était fatigué et assombri par tous les meurtres qu'il avait commis depuis 7 ans. Evidemment, ce n'était que des criminels, mais cela reste un lourd fardeau à porter. Cette malédiction avait eu raison de lui. Il n'éprouvait presque plus d'émotion. En même temps, son frère Ryo ne l'avait porté que 5 ans. Mais cette fois, c'était bon. L'espérance vitale accumulé dans ses bras étaient tellement grande qu'il pouvait enfin affronter Riviello. Mais pas sans aide. Il avait entendu quelques rumeurs sur des types assez fort qui se serait basé à Blanc lac, un village de Calaan assez reculé mais du coup, la cachette idéal pour un petit groupe de jetd'ail pensait Hokama.

Il espérait réellement y voir quelques visages familier... Famille, il avait presque oublié ce que ça signifiait. Seul une chose lui avait permit de tenir toutes ses années : la mort de Riviello. Il n'avait absolument pas progressé techniquement parlant. Peut être de meilleurs réflexes et encore, sans bras, difficile de s'entrainer.

Après plusieurs jours de recherche, il finit par enfin le trouver. Le village de Blanc lac. Il se posta sur le pont au milieu du village et observa les alentours. Une capuche cachait son visage et il n’émettait aucune farce.