Un calme apaisant régnait sur les lieux, le vent lui-même était à peine audible. On pourrait aller jusqu'à dire qu'il était inexistant. En tendant l'oreille, peut-être pouvait-on entendre la lointaine agitation provoquée par ce qui semblait être une chute d'eau. Une chose était sûre, il ne s'agissait plus du bar, ni même de Blanc Lac. La température le confirmait, ou du moins son absence. Ni trop chaud, ni trop froid, c'était idéal. L'était-ce même excessivement? Une telle perfection ne pouvait être obtenue par hasard, la seule raison pouvant expliquer un phénomène de cette ampleur serait que cet endroit n'existait pas. Et lorsque l'on se retrouve là où on n'a pas lieu d'être... Cela signifie très certainement que l'on n'est plus de ce monde.

Pour toute âme passant par là, cette personne étendue serait bien évidemment un corps sans vie. Mais il n'y avait aucun autre individu dans les environs. Seulement ce qui s'apparenterait à un cadavre abandonné ici, sans une once de regret. Il ne pouvait rester là, à vue, ce serait saccager ce lieu si relaxant. Le sol s'enfonça lentement sous le poids de la femme-animale, allongée sur le ventre, tandis que diverses plantes la recouvraient. C'était le rituel que donnait la nature aux défunts, afin qu'ils ne fassent plus qu'un avec elle. Toi, créature de la terre, redevient terre, ainsi fonctionne le cycle de la vie.

Malheureusement pour la nature, cette terre n'était pas au goût de Krystale, qui se réveilla en crachant la glèbe ingurgitée en se faisant enterrer. Il lui faudrait une bonne quantité de Lait du Ranch Loin Loin pour faire passer ce goût infâme qu'elle avait désormais en bouche. Elle laissait tout ce qui se rapprochait des végétaux aux herbivores. Tentant de se relever, elle sentie une étreinte se resserrer autour d'elle. Effarée, elle aperçut les lianes la tenant bien fermement au sol. C'était bien sa veine, tomber sur un filet du diable. Malgré les croyances populaires, se détendre ne changerait pas la donne, bien au contraire. La plante était maligne, elle ne laissait jamais quiconque passer entre ses mailles, et en profiterait pour l'emporter plus facilement. C'est l'expérience qui parlait.

"Malgré le respect que je peux avoir pour la verdure... Je ne peux pas vous laisser m'emmener. J'ai quelque chose à accomplir."

De longues griffes aiguisées sortirent des mains de la femme-chat qui les agita, coupant toute végétation se trouvant sur son passage. Cette dernière ne se débattit pas, ayant compris que le moment n'était pas venu pour la mortelle de rejoindre ses semblables décédés. Se relevant, époussetant sa tenue, Krystale prit enfin un instant pour observer les alentours.

La forêt était magnifique, et pas apaisante pour rien. D'étranges lueurs bleutées remplaçaient l'habituel feuillage des arbres, ce qui donnait une explication quant au silence. Le plus surprenant était sûrement le fait qu'il fasse nuit, mais la visibilité était comme de jour. Et ce, sans même utiliser la nyctalopie pourtant très développée chez la jeune fille. Une cascade se tenait au loin, ce qui suscita son attention.

La Fayne se mit en marche, sans se presser. La magie des lieux lui inspirait de la confiance, elle ne voulait pas interrompre cette béatitude l'envahissant. Arrivée dans une petite clairière, elle s'accroupit et plongea son regard dans la rivière aussi claire que ses iris. Était-ce l'eau qui se reflétait dans ses yeux, ou ses yeux qui se reflétaient dans l'eau? Cela suffit à l'absorber pendant de longues minutes. Qui pourrait être en mesure de donner le temps? Il semblait s'être arrêté, ou n'avoir jamais commencé depuis toujours. Figé dans le temps, cette forêt invitait quiconque foulait son sol à s'endormir à jamais.

Des bruits de fond dressèrent les oreilles de Krystale, la sortant de sa stupeur. N'était-elle pas normalement seule? Il n'y avait aucune brise, et aucune feuille, ça ne pouvait être d'origine naturel. Elle se retourna.

"Qui est là?"

Pour seule réponse, des pas se firent entendre. Aucun doute, elle avait de la compagnie. Et au rythme de la démarche, ils semblaient nombreux. Ou alors, l'inconnu avait plusieurs jambes. Chassant cette sordide idée de son esprit, l'hybride sortit pour la seconde fois depuis qu'elle avait atterrit mystérieusement ici ses griffes, prête à se défendre s'il le fallait. C'est à ce moment qu'une ombre gigantesque passa à vive allure à travers les arbres.

"Je te vois!"


Ni une, ni deux, la Fayne s'élança à la poursuite de la silhouette, qui à sa grande surprise, malgré sa taille colossale, était plutôt rapide. Si la jeune fille ne faisait pas attention, elle pourrait vite être semée dans un tournant. La bête devait connaître la forêt comme sa poche pour réussir à ne pas coincer une de ses pattes dans une racine, habitait-elle ici? Ça paraissait logique, personne ne venait ici, c'était un paradis pour se cacher de tout prédateur.

Mais à toujours se cacher n'en résultait que la crainte, sentiment que la naïveté de Krystale avait prit pour habitude d'effacer. La faute pourrait être reportée sur son immaturité, mais au fond elle savait que, bien que cela jouait un certain rôle, le véritable fautif était l'espoir. Celui de pouvoir accorder sa confiance, de croire en tout le monde, de s'attacher même aux plus ingrats... Lorsqu'elle vivait au Pays, on l'avait de nombreuses fois mises en garde contre ceux vivant à l'extérieur. Mais qui étaient-ce tous ces Faynes pour lui donner de pareilles leçons? La plupart n'étaient jamais sortis, et ne faisaient que répéter des paroles entendues par les générations passées, de sorte à, comme ils le disaient, protéger celles à venir. C'était stupide. se renfermer sur son petit monde, alors qu'il y avait tant à découvrir? Ce n'était pas le genre de confort qu'elle désirait. A quoi bon s'enfermer dans une insouciante routine? Elle n'avait pas peur, et prouverait à son peuple que l'on peut vivre sans être caché.

Ses oreilles s'agitèrent, comme pour approuver ses pensées, tout en la rappelant à la réalité, si tenté qu'elle y soit. Souriant, elle évita les quelques racines se trouvant sur son chemin, mais plus elle courrait, plus la bête la distançait. Elle aurait tellement voulu avoir un moyen d'aller plus vite, à cet instant. Prenant une grande bouffée d'air, elle hurla:

"Attend!"

L'ombre disparut devant les yeux de Krystale. Continuant sa course, elle arriva dans une nouvelle clairière, différente de celle où elle se trouvait auparavant. Pourtant, elle dégageait quelque chose de familier, elle ne sut en donner la raison. Elle aurait juré avoir déjà mis les pieds dans cet endroit, qui lui était pourtant inconnu. Ça devait être une impression de déjà-vu. Mais ce genre de sensation n'était normalement pas aussi flagrant...

"Ainsi, tu es revenue."

La voix provenait de derrière, ce qui n'était pas pour rassurer la Fayne qui se retourna aussitôt. Son regard rencontra celui de quatre paires de yeux, la fixant sans cligner, ce qui la mit mal à l'aise. Déployant ses huit longues pattes, l'arachnide s'approcha délicatement de la femme-chat, effrayée. Sa taille faisait au moins dix fois la sienne. Peut-être vingt? La mesure n'était pas son fort, mais tout ce qu'elle pouvait affirmer, c'est qu'elle était gigantesque.

"As-tu peur?
- Non."

L'araignée cligna de tous ses yeux un long moment, comme pour réfléchir. Ou acquiescer?

"Que veux-tu dire par "je suis revenue"? Je n'ai jamais mis les pieds ici.
- Toi... Non, en effet. Mais la dernière personne à s'être présentée à moi, il y a de ça des années, était venue chercher quelque chose de bien précis."

Se décalant sur le côté, l'animal révéla une boîte à biscuits, perchée sur une branche. Krystale haussa un sourcil.

"Sauras-tu t'en emparer?
- Une simple boîte? Ça a l'air facile."

La Fayne s'approcha de l'arbre, mais une patte géante lui barra la route.

"Il y a cependant une condition.
- Oh, laquelle?"

D'un coup de crochet, la femme-chat se retrouva projetée en arrière. Elle ne s'attendait pas à une telle ruse de la part de la créature, ce qui la déstabilisa assez mentalement.

"Je ne vais pas te laisser faire."

A ces mots, l'araignée fonça vers la jeune Fayne qui bondit vers la droite au dernier moment. Son adversaire ne plaisantait apparemment pas. Elle ria, prenant ça pour un défi. Son regard s'emplit de détermination. Jamais elle n'avait été mêlée à un tel combat, et ça lui manquait. Pour prouver de quoi elle était capable, elle pourrait tout affronter. Et si son objectif se mesurer à récupérer cette foutue boîte, alors il n'y aurait pas de quartier.

Courant vers celle qui était désormais son ennemi, Krystale donna un violent coup de griffe à la patte la plus proche, éraflant à peine sa surface. La bestiole était coriace. Un nouveau coup de crochet l'envoya en arrière. Elle devait viser un autre endroit si elle voulait avoir une chance de s'en sortir. Quelque chose de plus mou... Comme son abdomen.

La deuxième attaque de l'hybride se focalisa sur le ventre de l'araignée. Cette dernière, non sans intelligence, protégeait cet endroit comme la prunelle de ses yeux. Elle rapprocha dangereusement ses mandibules vers la Fayne, tentant de la broyer de toutes ses forces. Mais elle esquiva en sautant, se retrouvant désormais sur la tête puis grimpa jusqu'au dos de la créature qui se tortillait dans tous les sens pour la faire tomber. Or, Krystale avait planté ses griffes au niveau de l'échine de l'araignée, afin de ne pas perdre en stabilité. Du moins, une araignée avait-elle une échine? Elle n'irait sûrement pas vérifier, sa priorité était cette boîte qui n'était plus si haute désormais.

La douleur fit pousser un hurlement assourdissant à la bête, résonnant dans toute la forêt. Si elle avait été normale, de nombreux oiseaux se seraient sûrement envolés, fuyant vers un lieu plus sûr où ils ne risqueraient pas de se faire croquer. L'araignée leva un crochet vers la Fayne, comme pour faire levier, de la même manière que l'on retire une tique venue se loger indésirablement dans sa peau. C'était le moment attendu. Rangeant ses griffes, Krystale se jeta sur la patte, et s'y retrouva pendue, par la seule force de ses bras. Se balançant, pour plus d'élan, elle lâcha la bête pour se rattraper à la branche sur laquelle était posé la bonbonnière. Se hissant dessus, elle prit la boîte dans ses mains et lança à la bête:

"Objectif atteint."

Se calmant, l'araignée leva la tête, ne cherchant même pas à faire tomber la petite, sachant pourtant qu'un simple coup de patte suffirait.

"Tu ne fuis pas?
- Pourquoi faire?"

Soupirant, l'arachnide disparut entre les arbres, sans dire mot. Krystale ne comprit pas, mais haussa les épaules. Elle avait ce qu'elle voulait. Enfin... voulait-elle cette boîte? Pas vraiment, mais le défi lancé plus tôt avait créé en elle ce besoin. Maintenant qu'elle l'avait entre les mains, autant s'y intéresser. Elle l'ouvrit et y découvrit quelques petits biscuits, assez basiques. Un seul sortait du lot, et semblait réellement appétissant. C'était un petit gâteau rond, portant l'inscription suivante: "Mangez-moi". Le message semblait clair, et sans même réfléchir aux conséquences, elle posa ses lèvres sur la pâtisserie.

Au loin, une araignée guettait, sur la cime des arbres, la jeune Fayne qui, pour la deuxième fois, venait de visiter son monde.

"Tu ne ressens plus la crainte qui t'habitait..."

Un brouillard enveloppa l'arachnide, de sorte à la recouvrir entièrement. Lorsqu'il se dissipa, elle avait disparut, laissant place à un énorme renard à neuf queues.

"Sauras-tu faire face à la ruse de la trahison?"

Dans un certain bar apprécié des Jetd'Ails, où de nombreux aspirants méditaient, dormaient, comataient, une jeune femme-chat ouvrit difficilement les yeux, sentant comme une force nouvelle en elle. Elle se redressa, main sur le front, et trouva appui sur le comptoir.

"Ma tête... Il reste du Lait Loin Loin? J'ai l'impression d'avoir mangé de la terre."

Corriwen haussa un sourcil à la question posée par Jellal. Son passé n'était pas spécialement intéressant, mais elle répondit toutefois.

- Pas grand chose. Je suis arrivée au Temple, j'étais encore une gamine, après tout. Je suis née dans une famille nombreuse, pourvue de talents divers....tableau au milieu duquel je faisais tâche, ce que je n'ai jamais supporté. Dans mon village, que vous avez déjà eu l'occasion de visiter, j'ai eu de bons conseils, notamment de ce bon vieux G, et j'ai fini, me fiant à lui, par partir voyager.

Elle eut un léger sourire.

- Tu connais mon sens de l'orientation, Jellal. J'aurais voulu rentrer chez moi que je n'aurais jamais réussi ! Mais mon talent propre résidait peut-être dans ma capacité à toujours trouver les bons plans pour poursuivre ma route en toute tranquillité. Je pensais même simplement passer ma vie à marcher et à voir ce que le monde pouvait m'offrir.

La jeune femme soupira. Le tic contagieux d'un de ses camarades, sans doute.

- C'est sur qu'à l'époque, je ne pensais pas plus à m'enfermer dans une bibliothèque qu'à aller cotôyer les étoiles. La vie réserve de ces trucs, parfois.

N'ayant plus rien à ajouter, Corriwen reporta son attention sur les aspirants inconscients. Son propre réveil s'étant passé d'une manière totalement différente, et sans aucun accroc, ni même de voyage dans son monde intérieur, elle était curieuse de savoir ce qu'ils expérimentaient.

Sidjo, qui venait de faire sa première rencontre avec sa farce, tenait debout, mais difficilement, cela avait été plutôt épuisant, les maître jedt'ails semblaient être en pleine discussion, et, ne voulant pas les déranger, le jeune homme jeta un coup d'oeil aux autres candidats à l'épreuve.

Apparemment ils ne semblaient pas non plus passer un bon quart d'heure, et y'avais même un gosse qui s'était pointé en mode "i don't give a fuck" et s'était écroulé comme un tas de merde, en fait il était pas le seul, d'autres participant n'avait pas eu le réflexe de se positionner avant l'épreuve, et la pauvre Krystale semblait avoir été victime du syndrome du baiser de moquette (un syndrome très connu des pratiquants de flop).

Cette dernière fut d'ailleurs celle qui se réveilla après le jeune homme, et semblait tout aussi déboussoler qu'à son réveil, par précaution, Sidjo attrapa un seau, qui apparu comme par magie devant lui (alala, le script des rp, c'est fantastiques), et le posa à côté de la fayne, au cas ou elle voulait gratifier le sol d'une nouvelle peinture.

Se souvenant l'avoir vu avoir apprécier ce délicieux breuvage qu'est le légendaire lait de la ferme loin loin, un produit, qui juste en portant ce nom prouve la qualité de ce liquide plein de calcium, devenant meilleur à chaque kilomètre qu'il parcourait, Sidjo décida de céder sa dernière bouteille, qu'il avait eu en gagnant un concours de rodéo sur chenille de la forêt des grosse feuilles, la fameuse forêt ou ces sympathiques insectes ont le double de la corpulence d'un taureau.

S: Ca va?

C'étais pas tellement pour connaître l'état de santé de la jeune femme, que plutôt être sur qu'il n'étais pas le seul à avoir fait un trip en pleine méditation.

Lorsque Jellal posa sa question Uta était déjà tombée dans les pommes depuis plusieurs minutes.
Gigaman s'assit alors aux côtés des autres maîtres puis écouta leurs réponses.
Une fois que Corriwen eut terminé, il laissa quelques secondes s'écouler et vit que personne d'autre ne prit la parole.
Il laissa donc s'échapper un soupir commença à donner sa réponse.

Quant à moi, j'étais juste un gosse né de l'union d'un père Jetd'ail et d'une mère Stiff... Et oui, quelle drôle d'association n'est-ce pas ?
Nos parents avaient décidés de nous enseigner à chacun la maîtrise de la Farce ou de la Darkce à l'âge de dix ans.
Oui, je dis "nous" car j'ai une sœur de 5 ans mon aînée qui a donc pu bénéficier de cet enseignement avant moi.
Lorsqu'elle eut 10 ans, elle commença donc son initiation aux arts Stiffs aux côtés de ma mère, mais quelques mois après, un seigneur Stiff se pointa à la maison, il avait sûrement dû repérer son potentiel de Darkce. Il n'y avait que ma mère, Emilia ma soeur et moi dans le bâtiment. Il entama alors le kidnapping d'Emilia mais ma mère s'interposa pour la protéger. Elle ne fit pas long feu et se fit tuer en quelques secondes.

Le Moge marqua une pause de quelques secondes puis prit une grande inspiration avant de continuer.

J'avais seulement 5 ans et son visage, son regard empli de haine et de violence restera toujours gravé dans mon esprit. A ce moment là j'ai connu la peur, la peur de mourir après avoir une personne très proche, une personne qui m'était très chère perdre la vie.
Je ne sais pas pourquoi à cet instant il décida de ne pas m'éliminer aussi, en même temps je n'étais qu'un pauvre et faible enfant de 5 ans.
Il décida tout simplement d'emporter ma sœur et s'en aller.
Lorsque mon père revint, et qu'il vit le cadavre, il s'effondra au sol et prit ma mère dans ses bras avant de fondre littéralement en larme.

Il marqua de nouveau une pause puis prit un verre de saké bleu et commença à boire. En effet, pendant les 7 ans d'entraînement chez Frankz Moll, il avait eu droit à sa petite initiation à cet alcool auquel il n'avait pas pu goûter au temple.

5 longues années plus tard, ce fut à mon tour d'apprendre à utiliser l'énergie qui était mienne: la Farce. Nous étions donc dehors, dans un endroit isolé avec mon père, pour qu'il entame l'éveil de mar Farce, mais alors que mon tout premier entraînement allait commencer, une personne au visage connu revint. Lorsque mon père et moi la revîmes, nous n'en crûmes pas nos yeux. Alors que mon père se dirigea vers elle pour la prendre dans ses bras, la main d'Emilia lui traversa le torse et il tomba au sol, le regard empli de tristesse et de regret.
Ma sœur, quant à elle esquissa un petit sourire machiavélique et un regard mauvais à l'égard de son parent puis elle partit me laissant tout seul.

Le jeune homme reprit une gorgée de saké bleu.

Les quelques membres de la famille qui me restaient m'envoyèrent donc vivre loin de la civilisation, dans la forêt chez mon grand-père qui vivait en ermite sur Kyushuu, pas loin du temple.
Je réussis à vivre tranquillement pendant encore 5 ou 6 ans puis un jour, alors que j'étais parti de la maison et que je revenais, je vis mon grand-père étalé au sol, une grande flaque de sang sous son corps.
Il eut juste le temps de me dire quelques mots: de m'indiquer la direction du temple et de me parler de me dire que le seigneur Stiff en question en avait après un artefact puissant qui était soi-disant gardé par ma famille depuis des générations, mon côté Jetd'ails.

Gigaman soupira puis reprit de nouveau une gorgée de saké bleu, il venait de terminer son verre.

Je vins donc me présenter au temple avec la détermination de devenir puissant pour que plus jamais mes proches ne périssent des mains de nos ennemis jurés mais... Il faut croire que même avec cette promesse que je m'étais faite à moi-même je ne fus pas capable de protéger ceux que j'aimais...

Il y eut quelques secondes de silence puis le Moge esquissa un léger rire, qui cependant sonnait faux.

Lorsque j'étais tout petit; avant ces drames répétés, je vivais avec l'idée qu'il allait de soi que les Stiffs et les Jetd'ails vivent en harmonie, ensemble comme mes parents avaient réussis à le faire, mais depuis tout ces événements, je ne suis plus capable de concevoir un monde où nous vivrons en paix avec eux.
Ironique n'est-ce pas ?

Bien sûr, c'était une question rhétorique, et après avoir bien plombé l'ambiance, le Moge décida de se taire et laissa donc la parole.

Il fallut un moment à Krystale pour se remettre de ses émotions. Elle constata qu'elle n'avait pas quitté le bar, mais était tout de même épuisée par ce qu'elle venait de voir, ou vivre, elle n'était pas très sûre du terme à employer, ni de la réalité des événements. Secouant la tête, elle renonça bien vite à se tenir debout correctement, rester affalée semblait si confortable... Bon, en réalité, pas des masses, mais la lucidité avait quitté son esprit depuis son réveil. Si ça, ça n'était pas une gueule de bois...

Sidjo arriva aux côtés de la Fayne, sans qu'elle ne le remarque. Le bar pourrait exploser qu'elle ne s'en rendrait de toute manière pas compte. Tout ce qui réussi à capter son attention, c'était la bouteille de Lait Loin Loin qu'il lui tendait. Seau? Même pas vu. Ni une, ni deux, elle se jeta sur la boisson et n'en fit qu'une gorgée. De nouveau hydratée, palais satisfait, elle put se concentrer plus sérieusement sur ce qui l'entourait.

"Ça va mieux, merci."

Sidjo semblait tout aussi fatigué qu'elle. Lui aussi en avait bavé?

"Et toi?"

Après que Krystale ai bu le lait de la ferme loin loin, elle semblait revivre, enfin un peu, genre ça allait mieux quoi, d'ailleurs elle confirma en le disant.

Puis tout naturellement, elle lui retourna la question qu'il avait posé quelques secondes auparavant.

S'appuyant tranquillement contre la table devant lui, en évitant d'être déséquilibré, il répondit.

S: J'ai connu de meilleur jour.

Puis sur ces mots, il chercha du coin d'oeil si une source d'eau était exploitable, pour éviter que le mal de crâne s'intensifie à tout prix.

Alors que Sania avait réussis à redonner à la forêt quelques couleurs, un énorme flash sortait la fausse cyclope hors de cette forêt, elle se retrouvait dans l'endroit le plus dangereux du monde : Le bar des jet d'ails.
La bouche pâteuse, la jeune femme observait le bar sans dire un mot, quelques jet d'ails semblaient discuter comme si de rien n'était. De nombreux nouveaux étaient dans un état second, on aurait dit qu'ils souffraient, il y avait un gosse au milieu d'eux, il avait l'air joyeux à avoir des spasmes sur le sol.
Les dernières personnes du bar étaient encore debout, Sidjo -Le mec qui dit jamais son nom, mais tout le monde le connait- qui tenait une femme qui avait l'air très faible. Sania n'eut qu'une seule pensée en voyant cette inconnue : "Y en a qui ont des tendances bizarres."

Notre jeune amie titubait un peu, elle cherchait un verre d'eau du regard, mais elle ne trouvait rien. En se rasseyant, Sania vit un verre remplie sur sa table qu'elle but dès qu'elle le vit. C'est en se rendant compte que le verre était remplie de Vodka que l'aspirante se remis à avoir très mal au crâne.

Kaïn venait de se réveiller du rêve le plus étrange de sa vie, il n'avait aucune idée de ce qu'il avait bu avant mais c'était plus fort que ce qu'il pensait. L'ancien leader du Kihentai ne se sentait pas très bien, il avait mal à la tête même s'il ne savait pas si la douleur venait des coups qu'il avait reçu ou du rêve qu'il avait fait.

Le chieur du bar avait du mal à se relever, ses jambes étaient lourdes et son corps endoloris. Notre jeune camarade reprit son épée en passant à coté des jet d'ails sans les remarquer, puis il observait les alentours pour voir de nombreux arrivants complêtement KO, un petit jeune qui faisait la sieste au milieu et Sidjo qui draguait une fayne selon McKaïn.

Sidjo venait de rassurer Krystale, il allait bien. Du moins, c'est ce qu'il disait. Au vu de la manière dont lui-même s'appuyait sur le meuble, il devait être tout aussi épuisé. Elle voulu lui demander ce qu'il s'état passé, mais la fatigue était telle qu'elle ne voulait pas réfléchir. Du moins, pas pour l'instant.

Tournant la tête, elle aperçut... quel était son nom, déjà? Sonia? Non, Sania, si le haut-parleur ne l'avait pas écorché. Elle semblait dégoûtée de ce qui se trouvait dans son verre. Regardant sa bouteille, puis la jeune femme, la Fayne s'approcha, titubant légèrement, et lui tendit son Lait Loin Loin.

"Ce sera meilleur."

Alors que Sania avait encore plus mal au crâne à cause de l'alcool, la fille bizarre s'approchait d'elle en lui tendant du lait. Elle avait l'air gentille mais un peu niaise, notre jeune amie ne pouvait pas refuser une boisson sans alcool, cela faisait tellement longtemps qu'on ne lui avait pas proposé quelque chose de normal à boire.

"Merci .... toi ? Je suis désolée, je ne connais pas ton nom ..."

Sania prit le lait tendu par la fille aux oreilles de chat pour en boire quelques gorgées, elle rendit ce qui restait de lait à son interlocutrice en attendant une réponse. Le fait d'avoir bu quelque chose de non alcoolisé avait redonné quelques couleurs à notre fausse cyclope.

La jeune femme avait l'air d'apprécier la boisson, ce qui fit sourire Krystale. On ne pouvait pas refuser un peu de Lait Loin Loin, ce serait un tel blasphème pour l'industrie du lait!

"C'est Krystale."

La Fayne fit signe à Sidjo de les rejoindre, si tant est qu'il arrive à marcher jusqu'ici, ce qui n'était pas évident.

"Viens t'asseoir, ça ira mieux!"

Illustrant ses propos, Krystale se posa sur un tabouret traînant par là. Ses jambes la remerciaient.

Krystale était vraiment sociable, voir un peu trop, alors qu'elle parlait avec l'autre jeune fille qui répondait au nom de Sania, La femme chat invita ensuite Sidjo à venir s’asseoir comme si tout le monde était ami.

Celui qui venait de sortir de sa méditation alcoolique hésita un long moment, d'ailleurs ça se sentait qu'un malaise régnait, et encore plus quand il fini par accepter, se plaçant alors au fond de sa chaise sans décocher un mot, jetant un regard discret envers Sania.

Krystale venait d'inviter Sidjo à la même table que Sania et l'ambiance était à la fête, personne ne parlait, Sania ne voyait même pas Sidjo vu que son cache-oeil était pile poil sur la chaise qu'occupait celui dont tout le monde sait le nom.

La jeune aspirante cherchait un sujet de conversation pour mettre un peu d'ambiance vu que personne ne parlait.

"... Sinon ça va ?"

On pouvait voir que la jeune femme avait l'habitude de parler à plusieurs personnes en même temps.

Krystale ne remarqua même pas le malaise régnant autour de table. Impossible de savoir c'était un des innombrables effets de l'alcool ou tout simplement dans sa nature. Si ce dernier cas était le bon, c'était bien malheureux et dangereux pour elle. Mais dans l'immédiat, elle se concentrait sur la discussion... Du moins, ce qu'il y avait de discussion.

"Oh, ça va. Le réveil est assez difficile, certes. Il faut juste le temps de s'en remettre."

La Fayne fit remuer ses oreilles, signe que la forme revenait petit à petit.

"D'ailleurs, heu... Que quelqu'un m'explique ce qu'il s'est passé? Je n'étais plus dans le bar pendant un moment!"

Niko était toujours complètement drogué par les vapeurs de saké bleu qui lui montaient à la tête. D'ailleurs, dans son conscient, cela ne tournait plus aussi rond qu'à son habitude (et celui qui me fait une blague sur son mental se prendra deux baffes).

Ouvrant les yeux, Niko se releva avec un mal de crâne horrible. Sur son visage, on pouvait voir des traces de sable visibles. S'essuyant son faciès, et reprenant petit à petit conscience, malgré le fait qu'il transpire comme un gros porc et qu'il se sente très mal, Niko se demandait s'il n'était toujours pas en train d'halluciner. Devant lui, voire même tout autour de lui, un désert géant.

Niko: Qu'est-ce que c'est que ce bordel ?

Titubant encore à cause des effets secondaires de l'alcool, le cowboy avançait tant bien que mal à son rythme, ne comprenant toujours pas ce qui se passe. Il hallucinait, surement. Mais que devait-il donc découvrir ? Faire ? Survivre dans cette fournaise ? S'en sortir ?
Tant de questions, mais aucune réponse. Tant pis. Autant le découvrir à ses dépends.

Niko: Bon sang... Cet état m'empêche de résister à la chaleur...

Suant de grosses gouttes et commençant à ressentir la soif, Niko n'était pourtant pas au bout de ses surprises. Tout d'un coup, une tempête de sable surgit de nulle part, alors qu'aucun signe n'était visible. Utilisant son chapeau pour se protéger le visage, notre aspirant avait beaucoup plus de mal à marcher, et le sable brûlant vint se frotter à divers endroits de sa peau. Tout ces handicaps n'arrêtaient pas pour autant notre héros, qui continuait sa marche jusqu'à comprendre le but de cette épreuve.

Niko: Pfeu... Finalement Uta avait raison... J'aurais mieux fait... de prendre une retraite anticipée...

Continuant d'avancer, Niko se sentit soudainement repoussé. Cette tempête commençait à être de plus en plus violente, jusqu'à réussir à lui faire poser un genou à terre. Mais il ne s'arrêta pas pour autant et se releva tout en forçant contre l'élément qui le ralentissait. C'était l'étape à franchir pour atteindre son objectif encore inconnu, il le savait, et il devait se forcer à le franchir...

Niko: Et merde...

... Malheureusement, à travers cette énorme tempête qui commençait à se répandre de plus en plus, un tsunami d'eau força le passage et emporta Niko au loin. Complètement affolé par la noyade qu'il était en train de subir, le cowboy se débatait tant bien que mal pour se sortir de ce mauvais pas, en vain.

Niko:...

Commençant à sentir qu'il perdait de l'oxygène de minute en minute, il se laissa aller, pensant que cela ne servait à rien de continuer à se battre...

C'est alors qu'une bulle d'air géante approcha Niko. Elle était si translucide qu'elle pouvait se voir à des mètres. Levant son bras afin de l'a toucher, celle-ci explosa... Avant de se reformer et d'entourer le cowboy. Une fois à l'intérieur de la bulle, Celle-ci remonta à la surface avec Niko à son bord, et éclata une fois sortie de l'eau. Reprenant son souffle, Niko se releva étrangement sur l'eau, pouvant y marcher alors qu'il était en train de se noyer quelques minutes auparavant.

Niko: C'est vraiment une drôle d'hallucination...

Autour de lui, Niko pouvait voir la tempête de sable qui faisait rage au loin. En tout cas, cette vapeur d'alcool c'est de la bonne pour le mettre dans un état pareil.

Niko: Ah... Cette époque ou je prenais de l'ecstasy...

Niko continuait à avancer sur l'eau qui faisait des ronds à chacun de ses pas. Des disques d'eau sortaient de la marée pendant sa marche pour léviter autour de lui. Ces disques montraient les images du passé du cowboy: Sa jeunesse à Rokuto, ses entraînements au sabre avec son père, ses multiples activités avec ses amis et sa famille...

Niko: Cette époque me manque...

Puis, un énorme disque se dressa devant lui, lui barrant au préalable le passage. Et les images qui pouvaient se voir montraient celles d'un passé obscur du garçon: Un tsunami qui frappe son village natal, noyant des centaines de personnes dans un village pourtant désertique... Le moment ou il est devenu un mercenaire et qu'il commettait des crimes pour survivre. Niko restait stoïque devant ces images d'horreur. Pourtant, il s'agit d'un passé qu'il aimerait oublier. Plus le temps passe, et plus les images défilaient sous le regard vide de l'aspirant. Sa mission ou il devait assassiner un trafiquant d'esclaves, sa rencontre avec Uta et sa nouvelle vie avec une compagne de voyage. Niko savait qu'il avait fait tout cela récemment pour elle. Il ne souhaitait pas qu'elle devienne une tueuse sanguinaire sans foi ni loi comme il l'était auparavant.

Niko: Je pense que cette-fois ça suffit...

Marchant droit dans le disque, Niko s'inséra en son centre, forçant le passage. De l'autre côté, deux cascades d'eau étaient visibles de chaque côté du cowboy, et une route de sable se dressait en son centre. Un chemin, avec une sorte de sortie d'eau au bout. Cette fois-ci Niko courra jusqu'à la sortie, se jetant frénétiquement en dehors. De là, il pouvait voir un paysage drôlement étrange: un désert de sable avec un saloon en son centre... qui est installé sur de l'eau.

Niko: C'est... bizarre... Mais bon, tout est bizarre depuis que j'ai inhalé cette vapeur.

Avançant à petit pas vers les portes du saloon, Niko ressentait une étrange sensation dans son corps, comme si cet endroit lui était familier. Devant le saloon, il s'arrêta et regarda autour de lui, un sourire aux lèvres.

Niko: Finalement, je crois avoir atteint mon but.

Ouvrant la double porte, une vapeur blanche vint emporter le cowboy... Le ramenant à la dure réalité. En tout cas son horrible mal de crâne et ses douleurs articulaires étaient là pour le convaincre qu'il était bel et bien revenu au bar. Se relevant, tout en gémissant et en se tenant sur ses jambes, Niko regarda autour de lui pour voir si les autres aspirants s'en étaient sortis sans problème. En tout cas, Uta était toujours dans le coma (Ca lui apprendra à aller à Disney tiens !).

Sidjo ne répondit pas tout de suite, il posa ses coudes sur la table, croisa ses doigts, puis s'appuya dessus en posant son front, l'air pensif.

Son regard était posé sur la bouteille qui dégageait cette vapeur d'alcool, étrangement, elle semblait faire moins effet depuis le trip, bon, il fallait concédé que les vapeurs d'alcools était encore gênante quand même, le jeune homme allait avoir du mal à s'y habituer.

S:C'est la méditation la plus étrange de ma vie...

Sania regardait droit devant elle en ignorant le regard de Krystale et Sidjo, il faut dire que Sidjo n'aidait pas à se mettre exprês dans l'angle mort de la jeune fausse cyclope.

"Une méditation hein ? On aurait plus dit que c'était une soirée arrosée qui avait mal tourné, je me souviens même avoir tourné les serviettes ..."

La jeune femme se tourna vers Krystale en l'observant droit dans l'oeil avec l'air le plus sérieux du monde.

"Sinon tu as achetée ou tes oreilles de chats ? On dirait vraiment qu'elles sont réelles, ça doit être pratique pour une soirée déguisée."

Petit Flashback

Alors que certaines nouvelles recrues apprenaient à voler avec l'un des Jet'Dail, que d'autres parlaient entre eux, que l'un des hommes semblant faire partie des anciens s'amusaient à faire voler des objets (intactes) du bar et que Niko était toujours en tête à tête avec sa porte ; moi j'étais tranquillement dans mon coin pendant que Sidjo et Krystale étaient partie vaquer à leurs occupations.

Après quelques instant, l'homme qui s'était amusé à vers léviter les objets du bar s'approcha de moi, il avait les cheveux châtains et avant que je puisse lui donner un surnom, celui-ci se présenta. Il s'appelait donc Gigaman.
Je m'apprêtai à lui répondre lorsqu'une odeur vint chatouiller mes narines. Je ne pouvais pas donner une description à ce parfum qui avait maintenant envahit tout le bar, c'était un arôme nouveau, bien différent de ce que j'avais senti jusque là. Plus je m’écorçais à sentir l'odeur afin d'en reconnaître les composants, plus je sentais une sorte de vertige m'envahir et plus je cherchais a me tenir à quelque chose afin de ne pas m'écrouler sur le sol. Ma vision commençait à se troubler et j'avais beau tout essayer, rien ne semblait pouvoir éviter le moment où j'allai perdre connaissance ; j'avais l'impression d'avoir bu au point de ne plus tenir debout, chose qui avait du m'arriver une fois, à cause de Niko sûrement, je ne tiens pas l'alcool, enfin je n'ai jamais chercher à le tenir et ce n'est pas non plus une chose que j’apprécie particulièrement, plus je me tiens loin de la bouteille mieux je me porte.

- Que ce … passe t-il … ? ...

Finalement après avoir avancer à peine une dizaine de mètres en me cramponnant sur les rares objets qui étaient à porter de mes mains, je m'écroulai sur les genoux avant de me coucher et me laisser aller au repos que semblait m'offrir cette situation.


Fin du flashback et retour au moment présent …


J'ouvrai les yeux sur un monde éblouissant, ce qui eu comme effet de me faire plisser les yeux jusqu'à ce que je m’accommode à la lumière.
J'étais couché sur une sorte de carrelage blanc, face au sol, attendant que je m'habitue à cette lumière vive avant de commencer à me relever. Après un cours instant, mes yeux c'était enfin habitué à la lueur environnante et le décor commençait à se révéler ; cet environnement je le connaissait que trop bien, j'y avais passer une grande partie de ma vie … le manoir familiale.

Je commençais à déambuler dans ma grande demeure, cherchant une quelconque trace de vie. Rien n'avait changé, tout était comme quand j'ai quitter les lieu, enfin lorsqu'on m'a forcer à quitter ses lieux … la trahison de mon supérieur … J'avais toujours cette scène, en mémoire, à cause de lui j'ai fini ma très prometteuse carrière militaire plus tôt que prévue.
Mais en déambulant dans les grand et long couloirs, j'avais l'impression que tout ce que j'avais vécu n'était qu'un mauvais rêve et que je m'étais enfin réveillé, peut-être pas dans le meilleur endroit mais j'étais enfin de retour dans mon monde. C'était peut-être vrai, peut être que ma « trahison », mon exécution, ma fuite, mon enlèvement, ma rencontre avec Niko et les Jet'Dails n'étaient que le fruit de mon imagination.
C'est dans cette optique que je continuais ma recherche dans le manoir de la famille Aaron, ma famille. J'approchais de mon ancienne chambre, à moins que ce ne le soit toujours, je ne savais plus trop ce qui correspondait à la réalité de la fiction pour le moment. En ouvrant la porte, c'était comme si le temps avait été suspendu, rien n'avait bougé tout comme le reste de ce que j'avais pu déjà parcourir.

Après avoir visiter ma grande chambre, je décidai d'aller voir celle de mon frère en espérant que celui-ci se trouve à l'intérieur, qu'il puisse me dire si oui où non tout n'était qu'un rêve que j'étais toujours Eli Aaron alias Uta, lieutenant et tireur d'élite au sein de l'armée de Lomeria. C'est ce que j'espérais entendre je voulais revoir ma famille, retrouver mon ancienne vie, ma place dans la haute société …
Bien sur, Shin n'était pas dans ses appartements, tout était en ordre mais lui était absent.

Je n'y comprend plus rien …

J'entendis du bruit venant de ce que je me souvenais être le salon et je me dirigeais vers la source de ce raffut.
Arrivée au niveau du salon, j'entendis une voix qui m'était que trop familière. Puis une seconde qui ne m'étais pas non plus inconnu se fit elle aussi entendre. Il s'agissait de mon père et du traître, enfin si c'en était bien un.
J'avais beau savoir de qui provenait ces sons, je n'arrivais pas à comprendre le moindre mots qu'ils laissaient s'échapper.
Les deux hommes se dirigèrent vers la sortie, l'un avait un sourire aux lèvres et ce n'était pas mon père qui semblait être désemparé, un peu comme lorsque qu'il avait appris ma « trahison ».

Je ne sais pas pour quelle raison mais je devais les suivre, comme ci c'était important pour la suite.

Je passai alors la grande porte d'entrée et ce qui devait se présenter à moi comme un grand jardin donnant sur une grande allée était en fait le centre de la cours militaire.
En passant la porte j'avais été comme téléporté à un autre endroit, ce n'était donc pas la réalité, c'était un rêve qui semblait pourtant si réel.
Autour de la place se trouvait de nombreux soldats dont je connaissais pour la plupart les visages, certains hauts gradé, dont mon père, et d'autres personnes que je ne connaissais pas mais qui d'après leurs tenues, devaient être des officiels.
J'étais debout, non loin d'eux et personne ne m'avait remarqué, j'étais comme invisible pour eux, d'un autre côté c'était peut être une bonne chose.

Deux soldats apportèrent un homme, la tête baissé, vers le centre de la place où attendait toute la foule.
Il avait les cheveux presque blanc et lorsqu'il arriva a destination, je reconnu mon frère ; il avait l'air  fatigué et à bout physiquement.

Que fait-il ici ? …

Je ne mis pas beaucoup de temps avant de faire le lien dans ma tête, était-ce parce qu'on avait appris qu'il m'avait laissé en vie et qu'ils avaient décider de changer leur technique d’exécution afin de les rendre publique ?
C'était le plus probable en effet … Mais pourquoi est-ce que je rêvais de ça ? Pourquoi maintenant ? Et si c'était le cas, comment le saurais-je ? Jamais je n'aurai été présente à son exécution … Je n'y comprenais vraiment rien.

On braqua une arme sur la tempe de mon frère et même si je savais pertinemment que tout ceci n'était qu'un mauvais rêve et que j'allais sûrement bientôt me réveiller, je ne pu m'empêcher de me précipiter vers le lieux de l’exécution, me maudissant de ne pas avoir d'arme à feu sur moi pour empêcher l'inévitable, criant le nom de mon frère en laissant s'échapper quelques larmes.

La détonation résonna, le bourreau, les spectateurs ainsi que le corps de Shin avaient disparut en même temps que mon frère toucha le sol. Comme ci tout c'était évanoui dans les airs. Me laissant seule sur cette place pleurant la disparition de Shin.

Pourquoi ? … pourquoi n'ai-je pas pu le sauver ?

Ma question était totalement inutile, c'était seulement un rêve, il y avait peu de chance pour que mon frère se laisse faire si facilement … Enfin j'espérais que ce soit le cas. J'espérais qu'il soit sain et sauf et que personne ne se doutait d'une soit disant trahison de sa part.
Pourtant je n'arrivais pas à m'enlever l'idée que s'il était mort il y a un instant, c'était de ma faute et que ma faiblesse était tout aussi responsable.

N'y a t-il pas un moyen de le sauver ?

Je continuais de pleurer la mort sûrement factice de mon frère lorsqu'une lueur se présenta à moi. Je me remis sur mes pieds, avançant en titubant vers cette lumière, puis tandis ma main vers la lueur.
Je fus une nouvelle fois enveloppé d'une même lumière éblouissante comme lorsque je m'étais réveillé dans le manoir familiale quelque temps plus tôt.
La lumière disparut totalement me laissant dans une pièce sombre où se trouvait en son centre un pilier sur lequel se trouvait une boule lumineuse.

J'avançais vers elle comme-ci elle m'appelait. Comme-ci la réponse à mes questions se trouvait là où se situait cette boule.
Puis en arrivant à sa hauteur, je saisi la boule entre mes deux mains.

J'ouvris de nouveau les yeux puis en regardant autour de moi, je constatais que j'étais revenu dans le bar.

Echiro  était toujours dehors entouré d' une quinzaines d'instruments de musiques. Il était encore sur son banc mais assis en tailleurs avec le katana de Neibal sur ses genoux. Ses yeux était fermé, il était clairement en méditation.

Neibal lui avait appris comment entrer dans son monde intérieur. Ce dernier était composé d'un nombre impressionnant d'iles volantes ayant chacune une flore et un climat différent.
Mais l'une était composé d'une rivière et d'un cascade surplombant une petit bout de terrain. Le liquide qui composait la rivière était doré. Pour dire simplement, l'ile représentait le monde intérieur de l'ancien barman.

Arrivant sur cette ilot, Echiro s'agenouilla proche de la cascade et tendit sa main pour sentir la farce dorée qui y coulait.

N : C'est rare que tu me rendes visite Echiro.

Le jeune yojimbô se releva et se retourna vers Neibal qui venait tout juste d'apparaître.

E : Vous m'aviez dit que les jetd'ails étaient bien différents !

Un rire retentit alors mais le barman reprit son calme.

E : Ils martyrisent ceux qui veulent leur prêter main forte et ne semblent pas penser à la sécurité du monde.

N : Echiro...

Il se rapprocha alors du jeune yojimbô et lui donna un tape sur l'épaule avant de continuer son chemin jusqu'à la cascade.

N : Devenir jet'dail c'est mettre sa vie en danger. Peut importe ce que reçoivent les élèves, le temple aura toujours besoin de recrues capables de souffrir sans flancher. Mais au fond, tout ça est pour un seul et unique but. Sauvegarder ce monde, faire à ce que tout le monde vive en paix même à un grand cout.
Les jetd'ails font les choix que d'autre ne pourraient pas imaginer prendre.
Même si j'ai essayé de les détourner de leur but principal, j'ai finalement moi-même plié pendant longtemps à cet idéal.

E : Et vous en êtes mort...

N : Je suis mort quand j'ai renoncé à être un jetd'ail. C'est différent, mais... Je serais toujours là, quelque part à veiller bien que je ne puisse pas faire plus. Echiro, tu dois t'assurer que les jetd'ails se remettent sur pied, tu as les ressources nécessaire et je suis sur qu'un jour tu pourras prendre ma place de grand maître yojimbô. Ne perds jamais espoir !

Neibal disparut alors, laissant Echiro seul à se réveiller sur son banc... Toujours seul mais un peu plus rassuré quand aux actions des gens dans le bar.